Accueil Magazine N° 30 Automne/hiver 2019 Un dialogue entre le bouddhisme et les religions révélées est-il possible ?

Un dialogue entre le bouddhisme et les religions révélées est-il possible ?

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Un dialogue entre le bouddhisme et les religions révélées est-il possible ?

C’est le thème que nous souhaitons aborder dans ce numéro 30.

Est-il possible de se rencontrer si on n’admet pas l’authenticité de l’expérience de l’autre, si l’on croit détenir non pas une vérité, mais La Vérité et par conséquent, penser légitime d’imposer aux autres, par la contrainte si nécessaire, ce que l’on pense être la seule vérité ?

Au delà de rencontres qui se voudraient tolérantes et d’un échange convivial de quelques heures, peut-il y avoir une véritable reconnaissance entre les religions ? peut-il y avoir acceptation d’une approche différente, de la possibilité d’une pluralité de voies ?

Le développement de la  méditation, et en particulier le succès de la méditation dite « de pleine conscience » à visée thérapeutique se démarque de toute perspective bouddhique. Cette pratique est désormais enseignée dans différents milieux, religieux ou non, y compris chrétiens, car il s’agit avant tout de « moyens habiles » pour discipliner le mental.

Cette approche très inclusive de la méditation mais qui ne vise pas nécessairement le même but que le bouddhisme a popularisé l’idée qu’au fond, toutes les religions parlent de la même chose, il suffirait de dire tolérance, compassion, avec un zeste de méditation, et finalement on se comprendrait…

Ne serait-ce pas un leurre ? un désir d’éviter les conflits, de gommer les différences ?
Les religions dont on sait les intolérances, les fanatismes et la violence passées et actuelles deviendraient un simple guide de bonne conduite en société.
N’y aurait-il pas là un écueil propre à notre société de consommation qui surfe sur tout de façon superficielle ?
Peut-on aller au delà d’une seule bonne volonté qui ignorerait les divergences d’approche ?
Est-ce qu’au contraire une rencontre réelle entre les religions n’est possible qu’au niveau le plus profond, celui de la réalisation spirituelle ?

Dans le numéro précédent, nous avons évoqué le but même du bouddhisme, atteindre l’Inconditionné, le but des religions peut-il être vraiment différent ?
Au départ de tout chemin religieux, n’y a -t-il pas un contact avec ce que le bouddhisme appelle l’Inconditionné et que d’autres appellent Dieu ?

Nous allons explorer cette question avec :

Ajahn Candasiri qui porte sur Jésus un regard bouddhiste.

Soeur Mailam, partie du bouddhisme vers un couvent bénédictin pour y revenir après onze ans.

Susan Moon qui redécouvre au contact d’un ermite chrétien la profondeur de son chemin zen.

Yael Shy qui partage sa « conversation » entre judaïsme et bouddhisme.

Si la méditation est un moyen habile employé désormais par différentes traditions religieuses, la prière a toujours été un support en usage également dans le bouddhisme :

Elisabeth Mattis-Namgyel nous parle de l’importance de la prière collective dans le bouddhisme tibétain,

et Jan chozen Bay évoque le paradoxe de la prière dans le zen.

enfin une interview de Michèle Michael, auteure de Voyages en pays d’Eveil et de sainteté,  sur la convergence de l’expérience mystique ultime, qu’elle soit bouddhiste, chrétienne ou hindoue.

Autant de partages qui nous inspirent et nous incitent à ne pas prendre notre vérité pour la seule Vérité…

Pour aller plus loin :
– un essai d’Ariane Buisset La Réconciliation qui s’attache à montrer qu’il est possible d’atteindre à une compréhension réciproque entre les différents chemins si on vise l’Expérience Spirituelle. Elle n’omet pas les problèmes que pose chaque religion lorsqu’on en reste à un niveau doctrinal.

– le livre d’Audrey Fella Femmes mystiques qui répertorie des femmes mystiques dans toutes les religions.

Note : Nous n’avons rien trouvé sur les liens possibles entre bouddhisme et Islam, nous avons contacté des voix féminines musulmanes, sans succès, et nous n’avons pas trouvé d’articles significatifs sur ce sujet.