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L’art sacré, l’art comme pratique

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L’art est indissociable du sacré, c’est même sa fonction première, tendre vers le sacré. Dans toutes les religions, des artistes ont exprimé leurs aspirations spirituelles par leur art. Nous voyons ici trois artistes reliées au bouddhisme, d’autres qui incarnent une quête spirituelle dans leur art figurent dans la rubrique « Femmes remarquables » : Fabienne Verdier, Meinrad Craighead, Kathleen Raine, Mireille Negre

La pratique par le chant : Ani choying Drolma :

 

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Ani Choying Drolma est emblématique de ce que peut apporter l’art quand il est vécu comme une pratique.

Elle a publié son autobiographie « Ma voix pour la liberté » qui a eu un très grand succès et a apporté une vision de la condition des femmes tibétaines très différente de l’image idyllique que l’on avait pu se forger au travers des films et documentaires diffusés en Occident.

Elle a été une enfant battue par un père tyrannique, mais elle est parvenue, par sa pratique et notamment par son chant méditatif, à transformer la haine qu’elle lui portait.

Son site avec son école

Ecoutons là chanter :

Une autre vidéo d’elle sur le blog de Bouddhisme au féminin

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Inès Igelnick : une nonne calligraphe dans la tradition du Zen soto

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Inès Igelnick étudie dès 1979 à l’académie orientale de peinture, fondée par le célèbre maître coréen Ung-No-Lee (1904-1989) et sa femme, madame Park-in-Kyung.

Nonne bouddhiste zen, elle pratique l’étude de la voie depuis 1979, disciple de maître Taisen Deshimaru (1914-1982).

Elle partage son temps entre l’immobilité, la nature, et l’initiation de l’art du trait et de l’espace.

La simplicité de la vie du trait, dans le silence de l’atelier, ouvre l’espace temps aux confins de l’univers.

Elle pérennise le voeu très cher à ses maîtres de la rencontre harmonieuse entre l’Orient et l’Occident. En tant qu’occidentale elle sensibilise divers publics à ce qu’il y a d’unique dans cette expérience picturale et spirituelle.

La calligraphie chinoise est un art du trait et de l’espace, art du geste transmis depuis des millénaires de maitre à disciple, art de la trace instantanée du vivant.

Inès Igelnick est membre fondatrice de l’Association Calligraphis qui réunit des calligraphes de différentes cultures (latines, perses, arabes, japonaises, chinoises, tibétaines, indiennes) pour l’enseignement et la promotion de la calligraphie et de toutes les activités culturelles gravitant autour de l’écrit et des arts plastiques.

Quelques oeuvres sur son site

Un voyage dans la calligraphie

Une autre vidéo avec Ines Igelnick sur le blog de Bouddhisme au féminin

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La peinture : Yahne Le Toumelin, nonne dans la tradition tibétaine

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Yahne le toumelin est né en 1923 à Paris. Sa vie fut parsemé de rencontres: elle bénéficia d’une première présentation de son oeuvre picturale par André Breton, elle rencontra Gurdjeiff à 19 ans ainsi que des artistes comme Soulages et par la suite, Fabienne Verdier. Et elle finira par s’engager dans le bouddhisme tibétain.
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Sa peinture est le fruit de la quête d’une longue épuration d’elle-même.

L’art tibétain, connu du public sous la forme des tankhas et des mandalas, n’est pas un art qui se réduit ni se suffit à lui-même comme cela peut être le cas dans l’art contemporain, il est conçu comme support de méditation et de transformation pour le pratiquant ainsi que tous les êtres qui l’observent.

La peinture de Yahne Le Toumelin donne autre chose, elle montre un dialogue intime avec la vacuité (au sens bouddhiste, c’est la perception ultime des phénomènes et le potentiel qui permet aux phénomènes de se déployer), un va et vient entre l’absolu et la peinture, peinture qui en devient une manifestation.

Sa peinture n’est pas conçue comme une succession de lavis, elle est enlevée peu à peu après avoir été placée sur la toile. Les couches ainsi retirées, la peinture devient plus claire, plus lumineuse. Une histoire nous est racontée en flux et en reflux. Elle est, à l’image de la vision bouddhiste, un ensemble de phénomènes qui se succèdent les uns après les autres de par leur impermanence. De cette contemplation naît la beauté…

Hommage à Blake - 1959
Hommage à Blake – 1959

Autres oeuvres sur ce site 

Voir Fabienne Verdier inspirée par le taoïsme

Voir Meinrad Craighead inspirée par la Divinité Mère et la liturgie catholique

Voir Kathleen Raine, poète

Voir Mireille Nègre : Danser pour Dieu

Beaucoup d’autres femmes extraordinaires ont exprimé leur quête de la vérité et de la beauté par la poésie, la peinture, la sculpture, la danse, la musique. Il n’est pas possible de les montrer toutes. Quelques noms à explorer sur Internet : Jane Hirshfield, Toshiko Takaezu,  Meredith Monk, Zahia Ziouani, Hélène Grimaud