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Urmi Basu, aider les femmes en Inde

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Urmi Basu est née en Inde, à Calcutta (actuellement Kolkata) en 1962. Elle fait partie des femmes remarquables que le mouvement « la moitié du ciel » (Half the sky) à contribué à faire connaitre.

Urmi Basu dispose de peu de moyens pour faire face à des besoins énormes , mais sa mission est claire. Dans son travail avec New Light , une organisation à but non lucratif à Kolkata, l’objectif est d’empêcher que des jeunes filles ne deviennent victimes d’exploitation sexuelle et d’améliorer la vie des enfants des prostituées. «À l’échelle mondiale, le problème de la prostitution est si complexe et énorme que je serais complètement dépassée si je pensais à l’envergure de ce sujet, dit-elle «alors, j’ai choisi de réduire mon champ de vision et de concentrer mon énergie uniquement sur des choses que je peux faire. »

Après avoir terminé ses études de sociologie, Urmi Basu s’est orientée vers le travail social, se spécialisant dans les études criminelles et l’administration pénitentiaire, ce qui eut un impact profond et influença tout le travail qu’elle fit par la suite.

Après avoir travaillé dans un certain nombre d’organisations pour les enfants des rues et pour les femmes dans les zones rurales isolées, Urmi Basu sentit le besoin de faire «quelque chose où je pouvais voir le résultat de mon travail sur la vie des gens » . Elle utilisa alors ses petites économies pour fonder New Light en 2000. New Light est une association laïque de bienfaisance, à but non lucratif, qui offre un refuge pour protéger et éduquer les jeunes filles, les enfants et les femmes des quartiers chauds de Kolkata. Son objectif premier est de soutenir et d’éduquer les enfants, en particulier les filles, et de leur offrir des possibilités de vie au-delà du quartier à risque dans lequel elles vivent.

New Light fournit à plus de deux cents enfants de prostituées la nourriture, l’éducation, les soins de santé ainsi que la possibilité de vivre à l’abri des abus sexuels, de la violence et de la stigmatisation. En plus de gérer des abris pour les enfants, l’association vise également à mettre fin au trafic de jeunes filles dans le commerce du sexe et à fournir des soins aux personnes atteintes du VIH/sida.

C’est la raison d’être même de New light qui illustre le mieux la conviction de Urmi à propos de l’aide à autrui. Beaucoup croient que l’argent est la seule façon d’aider, mais elle en juge autrement. « J’ai vu des gens être aidés seulement par un mot de bonté ou un moment d’attention. » dit-elle. « Dans un contexte plus large, nous pouvons faire bouger les pouvoirs publics en faisant entendre notre voix et en prenant un intérêt actif à nos communautés».

Urmi Basu remercie ses parents de lui avoir appris à cultiver le courage et à être un vecteur compatissant de changement. Son père, médecin à Kolkata dans le quartier de Batanagar, était un travailleur acharné pour la paix, la justice et l’harmonie communautaire. Dans leur petite communauté, leurs voisins le regardaient comme un ami, un confident et une source de soutien. La famille menait une vie confortable de classe moyenne jusqu’en 1971, lorsque des affrontements entre des communistes d’inspiration naxalite (maoistes) et le gouvernement ont presque détruit tout ce qu’ils avaient. L’arrestation de centaines de jeunes associés aux naxalites a entraîné des troubles et de la violence dans les rues. Assassinats, incendies criminels, enlèvements et fusillades étaient fréquents .
Une après-midi de mars de cette même année, Urmi, alors âgée de 9 ans, fut témoin du sauvetage par ses parents d’un jeune homme menacé par un gang rival. Le sauvetage réussit, mais la famille dût faire face à la menace de représailles de leurs actes. Peu de temps après, le père de Urmi fut poignardé et leur domicile et sa clinique furent brûlés . «Ce fut un moment terrible pour nous tous . » dit-elle.

Les dirigeants de la communauté exhortèrent la famille d’Urmi à se réfugier dans un endroit plus sûr . Ses parents refusèrent et continuèrent à travailler avec les jeunes dans la communauté, à y enseigner la tolérance et la compassion. Avec le temps, leurs efforts furent récompensés . «Quand les jeunes gens qui avaient attaqué notre maison et poignardé mon père sont venus demander pardon », dit-elle , « sa gentillesse et sa compassion ont touché et changé leur vie à jamais. » La mère de Urmi, qui est décédée en 2009 a vécu une vie pleine jusqu’à 81 ans et a continué à commander le respect et l’amour jusqu’à son dernier jour.

Urmi cite deux leçons tirée de ces expériences, qui toutes deux guident son travail aujourd’hui. D’abord, dit-elle , «il existe une seule nanoseconde entre la vie et la mort, et aucun de nous ne sait quand ce moment arrivera. Ainsi, au lieu de se préoccuper de ce qui va se passer, nous devons ouvrir notre esprit et vivre sans peur de la mort. Deuxièmement : « tout acte de violence peut être surmonté avec tolérance et compassion, dit-elle. La paix est la plus grande puissance que nous ayons. »

Urmi n’hésite jamais à aider celles et ceux qui sont dans le besoin, même au prix de sa propre sécurité . «Le travail que je fais me mets en danger tous les jours mais ce n’est pas important, dit-elle. Ce qui importe n’est pas ce que nous faisons, mais que nous faisons au moins quelque chose. » Elle conclut en ajoutant : « Je voudrais être dans les mémoires comme quelqu’un qui se soucie de son prochain et qui s’est toujours battu pour la justice. »

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