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Mère Térésa, la compassion en action

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Spécial compassion du n° 20 – dix ans de présence sur le net

Mère Teresa est née le 26 août 1910 à Üsküb, dans ce qui était alors l’Empire ottoman (actuellement Skopje, Macédoine). Ellle est morte le 5 septembre 1997 à Calcutta, Inde.

D’abord religieuse de l’ordre missionnaire des sœurs de Notre-Dame de Lorette (dès 1929), elle quitte cette communauté en 1949 pour « suivre son appel » puis fonder sa propre congrégation : les missionnaires de la charité en 1950. Son œuvre auprès des plus démunis commence par l’éducation des enfants des rues et l’ouverture du mouroir de Kalighat (Nirmal Hriday) à Calcutta. Pendant plus de 40 ans, elle consacre sa vie aux pauvres, aux malades, aux laissés pour compte et aux mourants, d’abord en Inde puis dans d’autres pays. Au moment de sa mort, sa congrégation s’occupe de 610 missions, dans 123 pays, incluant des soupes populaires, des centres d’aide familiale, des orphelinats, des écoles, des hospices et des maisons d’accueil pour les personnes atteintes de maladies comme la lèpre, le sida ou la tuberculose.

La vie des missionnaires de la charité est organisée avec des temps de prières le matin et le soir, et la journée au service des pauvres. Mère Teresa affirme que la « prière est la respiration de l’âme. Sans la force que nous recevons de la prière, notre vie serait impossible. ». Elle explique le lien entre la prière et l’action des sœurs missionnaires de la Charité, voyant dans chaque pauvre la présence de Dieu : « Jésus veut rassasier sa propre faim de notre amour en se cachant derrière les traits de l’affamé, du lépreux, du mourant abandonné. C’est pourquoi nous ne sommes pas des assistantes sociales mais des contemplatives au cœur même du monde. Nos vies sont consacrées à l’eucharistie par le contact avec le Christ, caché sous les espèces du pain et du corps souffrant des pauvres »

On ne présente plus l’icône qu’elle était devenue, néanmoins certains aspects de sa personne sont contestés : des médecins critiquent le manque de médicalisation des mouroirs, dans lesquels les malades ne reçoivent le plus souvent ni soins, ni même analgésiques. La logique de la sainte était de faire de la souffrance un don de Dieu, que le malade doit accepter comme le Christ a accepté la sienne; d’où la quasi-absence d’analgésiques dans sa « Maison des agonisants » qui a frappé de nombreux médecins en visite à Calcutta. Elle a condamné sans relâche non seulement l’avortement mais encore la contraception. Pour elle, l’interruption de grossesse constituait ‘le principal danger qui menace la paix mondiale’. Elle refusait toute approche critique nuancée de la question, et se contentait d’affirmer : « Il n’y aura jamais trop de bébés, parce qu’il n’y a jamais trop de fleurs ou d’étoiles. »

Quand elle demanda en 1946 à quitter sa congrégation pour aller soigner les pauvres, elle déclara qu’elle en avait reçu l’ordre de Dieu dans une expérience intérieure où elle « entendit avec clarté la voix de Dieu », ce qu’elle recherchera toujours par la suite en vain, car, confiera-t-elle à son confesseur, elle ne rencontrera que vide et silence. (La vacuité non reconnue ??)

Après sa mort, la publication de sa correspondance révèlera que, pendant un demi-siècle, elle a vécu dans un état intense et tragique de déréliction spirituelle, et même de vraie détresse. Elle parle volontiers de “ torture” intérieure. Elle compare son expérience à celle de l’enfer et se sent gagnée par l’inquiétude, au point de ne plus croire au ciel, ni même à Dieu. Son sourire, dit-elle, n’est qu’un “masque” . Plus encore, elle se sent hypocrite, n’éprouvant aucun amour pour Dieu. L’historien jésuite James Martin, spécialiste éminent de la vie des saints est lui-même étonné et déclare n’avoir jamais lu l’histoire d’un saint avec de tels tourments intérieurs, et sur une si longue durée.

Bref rappel de sa vie : voir ici

voir un film tourné sur sa vie.