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Ellen Johnson Sirleaf, Nobel de la paix

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Ellen Johnson Sirleaf est une femme politique libérienne, née le 29 octobre 1938. Présidente de la République depuis le 16 janvier 2006, cette économiste formée aux États-Unis est la première femme élue au suffrage universel à la tête d’un État africain. Elle est co-récipiendaire du prix Nobel de la paix en 2011.

Elle grandit dans une famille aisée. À 17 ans, elle se marie avec John Sirleaf, beaucoup plus âgé mais qui lui permet de partir étudier aux États-Unis. Elle y effectue ses études et reçoit un baccalauréat ès sciences en comptabilité au Madison Business College, à Madison (Wisconsin) en 1964, un diplôme d’économie de l’université de Colorado en 1970, et un master en administration publique de l’université Harvard en 19711. Elle est membre de Alpha Kappa Alpha Sorority, Incorporated, une organisation à action sociale, la première sororité bâtie par des femmes noires et leur étant destinée (elle est créée en 1908). Elle s’est convertie au christianisme aux États-Unis. Elle est membre de l’Église méthodiste unie. Son mari est alcoolique et la menace, ainsi que ses quatre enfants.

Elle est secrétaire d’État aux Finances entre 1972 et 1978 puis ministre des Finances entre 1979 et 1980. Cette même année, Samuel Doe effectue un coup d’État et fait assassiner le président en exercice William Richard Tolbert à son domicile et la plupart des ministres sur une plage. Ellen Johnson Sirleaf y survit car elle est une femme et parce que le nouveau président ne peut pas totalement décapiter l’appareil bureaucratique. Elle parvient néanmoins à s’exiler puis revient plus tard, déclarant vouloir faire campagne contre le président, ce qui l’amène à être à nouveau menacée de mort. Elle repart aux États-Unis, poursuit sa carrière dans le domaine financier (banquière, haute fonctionnaire internationale)1. Elle dirige par exemple le PNUD africain (Programmes des Nations unies pour le développement)1.

En 1997, elle finance la campagne présidentielle de Charles Taylor, chose qu’elle reconnaîtra être une erreur ; la commission « Vérité et réconciliation » d’après la guerre civile initiée par Taylor songera même à l’interdire d’occuper pendant 30 ans des responsabilités officielles. Candidate à la présidence de la République du Liberia pour le Parti de l’unité, elle remporte l’élection. Ellen Johnson Sirleaf est déclarée présidente de la République, le 23 novembre 2005. Elle est la première femme élue à la présidence d’un pays africain.

Le 16 janvier 2006, elle prête serment devant le président de la Cour suprême Henry Reed Cooper, lors d’une cérémonie de prise de fonctions à laquelle ont assisté des milliers de civils ainsi que de nombreux dirigeants africains et diplomates étrangers. Son vice-président est Joseph Boakai. Elle nomme des femmes à la tête de tous les postes importants du pays.

Le 7 octobre 2011, elle est récompensée du prix Nobel de la paix qu’elle partage avec sa compatriote Leymah Gbowee et la Yéménite Tawakkul Karman. Elle est candidate à l’élection présidentielle de la même année et la remporte.