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Maitre Cheng Yen

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Cette éminente nonne taïwanaise, créatrice de la Fondation bouddhiste de secours Tzu Chi, a reçu le 24e prix Niwano de la paix, décerné par la Fondation Niwano pour la paix, basée au Japon.

Nominée pour le prix Nobel de la paix en 1993, Maitre Cheng Yen a reçu au fil des années de nombreuses récompenses pour son action auprès des déshérités, il est très dommage qu’elle reste quasiment inconnue en Occident.

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Elle nait en 1937 dans une petite ville de Taïwan. Après la mort subite de son père en 1960 qui lui fait prendre conscience de la précarité de l’existence, elle quitte sa famille, abandonnant une vie confortable pour devenir nonne.

Elle se rase elle-même la tête (ce qui tout à fait hors de la tradition) pour devenir novice. En 1963, elle rencontre l’un des très respectés maitres du dharma de Taïwan qui consent à être son maitre, procède à son ordination et lui donne son nom du dharma Cheng Yen. Il lui enseigne de travailler pour le Bouddhisme et tous les êtres, un objectif qu’elle a toujours poursuivi.

Son charisme hors du commun attire très rapidement autour d’elle quelques disciples qui vivent à ses côtés dans la plus grande pauvreté. En dépit de leurs difficultés, Maître Cheng Yen s’en tient fermement à sa décision de ne rien accepter des autres, avec pour règle : un jour sans travail est un jour sans nourriture. Elles travaillent toutes très dur pour subvenir à leurs besoins et étudient le soir et la nuit.

Un jour, alors qu’elle rend visite à un disciple à l’hopital, elle voit sur le sol, les traces de sang laissées par une femme qui ne pouvait payer les frais médicaux requis pour une fausse couche. La douleur que lui cause ce sang est le catalyseur qui va la pousser à établir the Buddhist Compassion Relief Tzu Chi Foundation.

Un peu plus tard, trois nonnes catholiques viennent lui rendre visite. Elles reconnaissent que le Bouddhisme parle de compassion pour tous les êtres et que ses enseignements sont profonds. Toutefois, les catholiques construisent des hopitaux, des écoles et des églises dans les zones les plus reculées pour aider les pauvres. « Qu’est-ce que fait le bouddhisme » lui demandent-elles ? et le Maître ne peut répondre.

Les trente premières donatrices de la fondation sont des femmes au foyer qui donnent chaque jour 50 centimes (2 centimes d’euro) pour aider les pauvres. La fondation est officiellement établie en 1966. Elle compte à l’heure actuelle plusieurs millions de membres. Avec ses quatres missions majeures d’aide aux démunis, de soins médicaux, d’éducation et de culture, elle a construit des hopitaux, des écoles et aidé des millions de gens dans le besoin à travers le monde.

Maître Cheng Yen a permis à des millions de volontaires d’aider les autres de la façon la plus altruiste. Elle estime que la misère dans ce monde n’est pas seulement dûe à la pauvreté, mais aussi à un manque de sens à la vie. Et elle souligne que la vie qui a le plus de sens est celle qui est consacrée au service de ceux qui sont dans le besoin. C’est avec cette compréhension qu’elle est à la fois à la tête de la fondation et son guide spirituel.

Ses objectifs sont : purifier l’esprit, harmoniser la société, aider les pauvres et éduquer ceux qui sont plus prospères. Elle pense que l’amélioration de la société ne peut venir de la société elle-même mais de ses membres.

C’est par une croissance personnelle individuelle que des changement profonds sont possible à l’échelle de la société.

Maître Chen Yen voit l’individu comme un agent crucial du changement dont l’éveil résulte du développement de la compassion. Developper l’esprit du don chez les membres de la fondation est d’ailleurs d’une importance égale à l’utilisation du don lui-même.

A ce propos, il est intéressant de savoir qu’alors qu’elle luttait pour trouver des fonds en vue de terminer l’hopital qui était en construction, un philantrope lui offrit une généreuse contribution qui excédait ce qui était requis. Or, Maître Cheng Yen déclina poliment son offre, en effet l’hôpital devait servir non seulement à sauver des vies, mais également à offrir à de nombreuses personnes la possibilité de donner. C’est ce même principe qu’elle a constamment appliqué à toutes les oeuvres de la fondation.

Précisément, construire l’hopital se révéla l’un des défis les plus difficiles pour elle. Comment pouvait-elle refuser une offre aussi généreuse à un moment où elle en avait le plus besoin ? Comment pouvait-elle décider même de chercher à construire un hôpital qui coûterait des millions, alors qu’elle n’avait rien ? c’est par la foi dit-elle, la foi que mes intentions étaient pures, la foi en moi-même et en les autres, et que dans le coeur de chacun(e) il y a un amour qui attend d’être éveillé.

Bien que Cheng Yen approche les soixante-dix ans, elle ne ralentit en rien son activité. Chaque matin, elle offre un enseignement de 25 minutes qui est une inspiration. Chaque soir, elle offre une autre causerie d’une douzaine de minutes. Elle reçoit de nombreux visiteurs et supervise activement les nombreux projets de la fondation.

En 1998 Cheng Yen a lancé une chaine de télévision intitulée the Da Ai (Great Love) Television Station dont l’objectif est d’offrir des programmes sans violence, sans guerre, sans exploitation, c’est-à-dire sans toutes les choses négatives qui souillent l’esprit de l’être humain.

A ce jour, sans soutien commercial, Da Ai continue 24 heures sur 24 à proposer ses programmes, en partie financés par du recyclage à l’échelon du pays. Des individus et des entreprises contribuent également par des donations à permettre à la chaine de maintenir son statut non commercial.

Les nouvelles qui y sont donnés sont non politiques et libres de négativité et de violence, Maître Cheng Yen y donne régulièrement des causeries et des conférences et soutient tous les programmes visant à promouvoir les vertus d’une vie juste, donnant ainsi aux gens les moyens d’opérer des changements majeurs dans leur vie.

Le site de sa fondation

Un enseignement sur la compassion

Un enseignement sur l’argent