Accueil Enseignement L’amie spirituelle (Kalyanamitta) par Marie cécile Forget

L’amie spirituelle (Kalyanamitta) par Marie cécile Forget

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 Pratiquant la méditation vipasana depuis plus de 35 ans, je suis devenue au fil des années une amie spirituelle, une kalyanamitta pour ceux qui fréquentent notre groupe et demandent à être mis sur les rails de la méditation bouddhiste. 

Je vous propose un texte qui porte sur les qualités que devraient posséder les guides spirituels et qui résume un enseignement donné par la nonne américaine Sayalay Ma Vajirañani lors d’une retraite à Dhammaramsi.

Ces recommandations du Bouddha concernent tous ceux et celles qui souhaitent partager leur connaissances du Dhamma avec les autres.

Les qualités de la Kalyanamitta

Selon le Bouddha lui-même, l’ami·e spirituel· le (kalyanamitta) doit posséder sept qualités:

1. Il faut qu’il/elle commence par s’établir lui-même/elle-même dans le triple entraînement (moralité sīla, concentration samādhi, compréhension de la véritable nature des choses, pañña).

Il/elle doit se contrôler au point de vue des actes et des paroles,  ne  rien faire qui puisse faire souffrir les autres; la compassion va alors tout  naturellement s’établir en lui/elle et il/elle donnera la priorité au bien-être des autres.

Si il/elle détient ces deux qualités, le/la kalyanamitta sera aimé·e des autres, c’est la première qualité de l’ami·e spirituel·le.

2. La personne qui a une bonne moralité et de la compassion est digne de respect; cette deuxième qualité vient dans le sillage de la première.

3. Si on est aimé des autres et digne de respect du fait de sa moralité et de sa compassion, on recevra en retour la bienveillance des autres. Etre le réceptable de la bienveillance des autres est la troisième qualité.

4. En plus de ces trois premières qualités, le/la kalyanamitta doit se montrer capable  de corriger les autres s’ils se trompent et de les encourager à faire ce qui est bon. Pour être cohérent, il faudra qu’il/elle commence par lui-même/elle-même sans quoi il/elle tomberait dans la catégorie des personnes dont les actes ne correspondent pas aux paroles.

5, Le/la kalyanamitta doit pouvoir accepter les remarques et critiques venant des autres, même s’il s’agit de personnes plus jeunes et moins expérimentées; il/elle devra faire preuve de tolérance et de patience et éviter d’être orgueilleux.

6, Il/elle devra avoir étudié la théorie et expérimenté le Dhamma profond[1].

Pour enseigner le Dhamma profond il faut avoir développé ces deux types de connaissances : (sutta maya ñana et bhavana maya ñana).

7. Un guide spirituel ne devra exploiter ses élèves en aucune façon; il ne devra pas lui demander des choses inappropriées.

Ces sept qualités ont été exposées par le Bouddha lui-même. Quiconque les possède peut aider les autres dans la mesure de leur propre compréhension du Dhamma.

Si vous constatez qu’un·e enseignant·e possède ces qualités, vous pouvez faire lui confiance. Vous éviterez ainsi les problèmes qui surgissent inévitablement lorsque l’enseignant·e ne les détient pas.

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[1], les quatre Nobles Vérités (the four Noble Truths), le Paticca Samuppada et satipatthana

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