Pour écrire cet ouvrage qui transmet le parcours émouvant et très riche spirituellement de Maechi Wabi, l’auteure a vécu plusieurs mois dans un couvent pour nonnes bouddhistes en Thailande.
Commentaire de Danièle
Sid Brown est elle-même une pratiquante bouddhiste. Son livre prend pour objet le parcours spirituel d’une maechi, ces nonnes qui ne sont pas ordonnées et qui ne bénéficient nullement de la vénération et du respect qui sont accordés aux moines.
Elle a vécu des mois dans un « samnak » (c’est-à-dire une sorte de couvent où vivent des maechis), elle a appris le thaï pour pouvoir interroger de nombreuses maechis et son livre nous donne de nombreux aperçus sur le bouddhisme tel qu’il est vécu en Thaïlande actuellement ainsi que sur les difficultés que rencontrent les femmes en essayant de le pratiquer.
Wabi quitte son village à l’âge de dix-sept ans pour devenir maechi dans un pays où les hommes religieux sont honorés et les femmes religieuses méprisées. En dépit de ces conditions, elle veut étudier le Bouddhisme, méditer et développer une vie spirituelle.
Elle se rend à Bangkok où elle pense pouvoir réaliser son rêve, mais elle apprend qu’il lui faudra de l’argent pour devenir maechi, de l’argent qu’elle ne possède pas. Allant de difficulté en difficulté, elle trouve finalement asile dans un samnak, un couvent de nonnes bouddhistes, où elle trouvera des amies, et une pratique de méditation.
La sincérité de sa pratique est très stimulante. Elle fait preuve d’une motivation remarquable dans sa méditation et connait des expériences démontrant un haut degré d’avancement spirituel.
C’est d’ailleurs, ce contraste entre la vie vertueuse des maechis et une certaine corruption des moines (dont certains ont fait l’objet de scandales aussi retentissants que des prêtres catholiques aux Etats Unis) qui est en train de faire évoluer le regard de la société thaïe sur les maechis.
Il est tout à fait intéressant de noter que ce sont les questions et les préoccupations des Occidentales bouddhistes venues pratiquer la méditation dans des centres exclusivement masculins qui ont poussé les moines à regarder les maechis autrement que comme des domestiques ou de pauvres vieilles filles laissées pour compte.
C’est ainsi que des structures ont été créées pour permettre aux maechis de toute la Thaïlande de se regrouper, de prendre conscience de leurs possibilités, de bénéficier d’une éducation religieuse et profane et de devenir elles-mêmes une source d’aide précieuse pour des laïques, principalement des femmes et des enfants. Ce que j’ai le plus aimé dans ce livre, c’est l’incitation que cela m’a donné pour méditer davantage. Danièle