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La clarté au coeur de la compassion par Sharon Salzberg

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Spécial compassion du n° 20 – dix ans de présence sur le net

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Quand nous pratiquons la compassion, nous pouvons commettre l’erreur d’essayer de poser un masque de sollicitude sur ce que nous ressentons en réalité : «Je ne dois pas avoir peur, je ne dois pas ressentir de culpabilité, je dois seulement ressentir de la compassion, parce que c’est ce à quoi je me suis voué.» Il importe cependant d’avoir à l’esprit que la clarté qui est au coeur de la compassion vient de la sagesse.

Nous n’avons pas à lutter pour être quelqu’un que nous ne sommes pas, en nous haïssant pour la confusion de nos sentiments. La vision claire de ce qui arrive, c’est la base à partir de laquelle la compassion s’élèvera.

Ce qui est important, c’est l’intention inébranlable du mental, d’aller jusqu’à la racine de la souffrance. Nous avons besoin de force, de courage, et de sagesse, pour pouvoir nous ouvrir si profondément. Alors, la compassion peut apparaître.

L’état de compassion est holistique et nourrissant ; le mental compatissant n’est pas brisé quand il fait face à la souffrance. Il est vaste, et résistant. La compassion est nourrie par la sagesse de notre interconnexion. Cette compréhension surpasse un martyre dans lequel nous pensons seulement aux autres, ne prenant jamais soin de nous-mêmes. Et elle va aussi au-delà de cet état égotiste, dans lequel nous ne nous intéressons qu’à nous-mêmes, et jamais aux autres. La connaissance de notre interconnexion apparaît solidairement avec l’apprentissage de l’amour de soi.

Le Bouddha a dit que si nous nous aimions vraiment, nous ne blesserions jamais personne. Car blesser un autre, c’est amoindrir l’être que nous sommes. Quand nous pouvons nous aimer nous-mêmes, nous abandonnons l’idée que nous ne méritons pas l’amour et l’attention, que, théoriquement, nous voulons donner aux autres.

Extrait de « Un cœur vaste comme le monde. »

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