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Un témoignage qui rend humble

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Contribution spécial compassion du n° 20

souffrance-mentaleJe ne suis qu’une simple pratiquante, pas toujours très assidue non plus dans la pratique formelle, même si j’essaie le plus souvent de contrôler mon esprit.
J’ai effectué une retraite avec ma sangha cet été, après l’une des séances, une de mes coretraitantes m’expliqua qu’elle avait du mal à avoir de l’empathie ou de la compassion pour certaines personnes. Elle citait en exemple les pédophiles: comment avoir de la compassion pour quelqu’un comme ça?
Je me suis surprise à lui répondre que malgré tout, malgré ce qu’on pouvait penser de leurs actes, ces personnes devaient souffrir terriblement et j’en suis intimement persuadée.
Bien sûr, certains pourront penser que c’est de la théorie tout ça.
Sauf que c’est ma réalité … mon ex-mari abusait sexuellement de ma fille handicapée mentale et autiste … il l’élevait avec moi depuis ses trois ans. Je l’ai dénoncé, il a été mis en prison et je ferai tout pour qu’il ne soit pas en contact avec des enfants ou des jeunes. Mais j’ai malgré tout de la compassion pour sa douleur et celle des gens comme lui. Il doit être extrêmement difficile de vivre dans un mensonge permanent, de se cacher, d’avoir sans arrêt peur d’être découvert, etc. Je ne le plains pas, mais je reconnais la difficulté de sa situation, c’est un enfer.
En développant mon expérience personnelle, je suis en mesure d’étendre plus facilement ma compassion envers tous les êtres. Je pense vraiment que ce sont les gens les plus haïs et les plus mis aux bancs de la société qui ont besoin de notre compassion.

Je ne les excuse pas, je reconnais leur douleur, je les reconnais aussi comme mes maîtres, mon comportement vis-à-vis d’eux est révélateur de ce que je dois changer en moi.
Lorsque j’ai rencontré mon Maître, l’un de ses premiers enseignements a été que la compassion n’est pas réservée uniquement à ceux que l’on aime ou qui nous sont agréables, mais que tous les êtres sans distinction doivent faire l’objet de notre compassion. J’ai eu l’occasion d’en faire l’expérience directement dans ma vie personnelle.
Et je vis mieux en étant compatissante qu’en alimentant la colère, cela va aussi se refléter dans mon comportement avec les autres et faire boule de neige. Le plus difficile reste à expliquer ma manière de penser aux autres, souvent non-bouddhistes, là j’ai parfois du mal à être comprise, alors le plus souvent je me tais, et c’est très bien aussi.
Notre amie a souhaité rester anonyme

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