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La Fondation Bodhicitta – Ayya Yeshe –

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La route la moins fréquentée : une nonne qui a trouvé son lieu de pratique dans les bidonvilles de l’Inde –

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J’ai découvert le bouddhisme en Inde à l’âge de dix-sept ans sur la piste hippie à la recherche du sens de la vie. Mon père est mort quand j’avais quatorze ans, ce qui provoqua en moi une profonde dépression. J’ai quitté la maison à quinze ans, pensant qu’il devait y avoir plus dans la vie que de payer une maison pendant le reste de ma vie.

Je suis tombée amoureuse du bouddhisme tibétain car il m’a intellectuellement complètement convaincu de la vérité de la vie. Les vérités du Dharma sont expérimentales et pour la première fois de ma vie, j’ai trouvé un bonheur profond, qui élargit le coeur. Après avoir pratiqué la «méditation sur la bonté de la Mère, » il est devenu clair pour moi que la pratique de l’éveil et travailler pour le bénéfice de tous les êtres est l’essence de la vie, et que toutes les autres choses – possessions et pouvoir – sont superflues. J’ai vu à quel point notre propre société est sophistiquée et pourtant à quel point nous connaissons peu de bonheur, sans avoir de temps pour rien et en étant perdu dans le filet de notre propre complexité et de la consommation. J’ai su aussi par expérience combien les relations avec les êtres peuvent être merveilleuses et ultimement impermanentes.

Je suis devenu nonne en 2001. Le jour même où je revétais mes robes, je dus les enlever pour aller travailler en vêtements laïcs parce que l’institution dans laquelle j’avais été ordonnée ne prenait en charge que des hommes tibétains. C’est ainsi que l’ordination et la formation se déroule pour les monastiques occidentaux dans ma petite tradition de bouddhisme tibétain (Sakya), à moins qu’ils ne maîtrisent la langue tibétaine et qu’ils puissent devenir suffisamment « tibétains » pour faire le programme  » Loppon » de neuf ans et vivre de pain blanc et de lentilles pendant douze ans. La plupart des gens que je connais qui ont essayé ont terminé avec une hépatite, la fatigue chronique, la solitude sévère, et ont par la suite quitté la robe. Heureusement, les choses sont beaucoup mieux pour moi maintenant que j’ai choisi de suivre mon propre chemin.

J’ai étudié cinq ans à temps partiel avec mon lama et offert un service avec dévotion. Lorsque j’ai été ordonnée, je l’ai fait avec un esprit plein de foi et un désir sincère de l’illumination. Je suis éternellement reconnaissante à tous ceux qui dans le passé ont gardé le Dharma vivant — les détenteurs de lignées sans lesquels un vrai bonheur m’aurait échappé et j’aurais erré indéfiniment, perdue dans le samsara. Je crois que perpétuer la tradition (les enseignements et les pratiques) et la formation traditionnelle sont importants. Mais que pouvez-vous faire si votre propre culture, les valeurs, le sexisme et la marginalisation signifient qu’il n’y a pas de place pour vous dans votre propre tradition?

Lorsque j’ai été ordonnée, je pensais naïvement que je serais aussi heureuse et bien formée que les joyeux lamas tibétains que je connaissais et chérissais. Je ne savais pas que la société tibétaine est profondément patriarcale et hiérarchique. Comme beaucoup de femmes de ma génération, je n’avais jamais accordé beaucoup de pensée au sexisme parce que j’avais connu très peu de discrimination entre les sexes, et que j’avais considéré comme acquis que les femmes étaient les égales des hommes.

Lorsque j’ai été ordonnée, j’ai trouvé que j’étais pas du tout préparée, parce que je ne pouvais comparer la forme bouddhiste du renoncement à rien à l’intérieur de ma propre culture. Soudain, les gens ne me voyaient plus; ils voyaient une nonne. Ils me posaient des questions sur le bouddhisme et ils me demandaient de les conseiller. J’ai vraiment été jetée à l’eau. Comme les autres monastiques avec qui j’avais été ordonnée, j’étais occupée du matin au soir avec les exigences des laïcs. Nous avions très peu de temps ou de paix pour développer notre propre pratique, et notre lama avait peu de temps pour nous enseigner les vœux ou des rituels, ou la philosophie, ou d’autres sujets traditionnels de formation.

Les gens en quelque sorte supposaient qu’il y avait une grande organisation qui s’occupait de nous. Ils ne connaissaient pas la tradition vieille de 2600 ans des laïcs soutenant la pratique des monastiques afin de préserver l’éveil. Au lieu de cela, la pratique et les besoins des laïcs étaient le centre de notre vie, mais il y avait peu de réciprocité. C’est alors qu’un Rimpoché en visite a déclaré à toutes les femmes d’âge moyen dans la salle qu’elles ne pouvaient pas atteindre l’illumination d’un Bouddha dans le corps d’une femme. J’ai aussitôt discuté cette question avec les exemples de femmes telles que Yeshe Tsogyal, Machig Lapdron, Jomo Memno, et de nombreuses autres qui sont devenues illuminées. Personne d’autre dans la salle ne mettait quoi que ce soit en question. Une femme m’a dit: «Eh bien, si Rimpoché l’a dit, ça doit être vrai. » Depuis, j’ai lu la déclaration du Dalaï Lama que, dans le Kalachakra Tantra, il est possible pour les femmes de devenir des Bouddhas. Le Rimpoché en visite m’a dit que je devais me concentrer sur le service et produire un bon karma, et que je ne serais jamais égale à lui ou à mon enseignant.

Au Tibet, les femmes sont appelées «kyemen» qui signifie « basse naissance.» Les nonnes sont appelées des «Ani-la» qui signifie tante paternelle, tandis que les moines sont « Kushola, » Vénérable. Traditionnellement, les moines étaient instruits et certains vivaient dans le luxe, tandis que les nonnes étaient en grande partie analphabètes et servaient les moines ou faisaient un travail manuel pour leurs familles. Mes expériences m’ont aidé à me réveiller et à questionner ce que dit un lama, à ne pas y croire aveuglément sans l’avoir validé par moi-même. Bien sûr, mon maître racine n’était pas d’accord avec un tel dénigrement des femmes, mais il n’était pas encore prêt à soutenir les nonnes, dont je sentais que le mode de vie était contraire à la tradition éclairée de la contemplation bouddhiste. Si les monastiques doivent travailler, ainsi qu’enseigner et conseiller les gens, ils n’ont ni les avantages d’être un contemplatif, avec le temps de développer une pratique profonde (une condition essentielle pour être un enseignant qualifié et professionnel), et ils n’ont pas non plus les avantages de la vie mondaine, comme l’argent et la famille. Pas étonnant que 75 pour cent des monastiques occidentaux quittent la robe. Je pense que ce taux élevé ne vient pas du fait qu’ils sont Occidentaux, mais parce qu’ils n’ont pas de soutien, et ne sont pas considérés avec respect, comme ils le seraient dans certaines sociétés asiatiques. Au lieu de cela, ils sont souvent considérés comme une « ponction » sur les ressources des autres, ou simplement comme «bizarres».

Sur les treize personnes avec qui j’ai été ordonnée, seulement trois sont toujours ordonnés. Ils sont tous âgés de plus de cinquante ans et ont leur propre argent. Tous les jeunes, sauf moi ont renoncé. Sept moines occidentaux ont quitté le centre où j’ai été ordonnée.

Je me suis retrouvée en train de faire davantage de travail social afin de faire partie de la communauté. J’ai fait du bénévolat pour enseigner la méditation dans les centres de désintoxication, les prisons, les écoles et les centres de soins palliatifs du VIH. En Australie, j’ai trouvé qu’il y a beaucoup de personnes socialement isolées qui ont besoin d’amitié et d’un peu d’amour inconditionnel.

Je suis ensuite allée en Inde et j’ai essayé d’étudier le tibétain. Je me suis vite rendue compte que je ne serais jamais une érudite ni en mesure de maîtriser l’ancienne langue tibétaine dans laquelle les textes ont été écrits. J’ai vu que dans de nombreux monastères tibétains, les gens ne méditent pas en tant que groupe. Les monastères sont souvent similaires à des écoles secondaires, des orphelinats ou des centres de réfugiés. Cependant, il y avait beaucoup de maîtres impressionnants qui méditaient dans des grottes ou qui dirigeaient des monastères. Je n’ai pas trouvé que la méthode suivie était une méthode d’étude appropriée pour moi. Une jeune villageoise tibétaine illettrée et une femme occidentale de quarante ans avec un doctorat peuvent avoir besoin de différentes méthodes de formation, même si les mêmes textes de base sont utilisés. Je ne me suis jamais sentie acceptée par les Tibétains, qui semblaient me considérer comme un sponsor potentiel (même si je ne pouvais pas payer le loyer du taudis dans lequel je vivais) plutôt que comme un membre à part entière de la communauté. Les Tibétains concentraient leurs ressources à l’établissement de leur communauté en exil et au maintien de leurs propres hiérarchies et de leur culture. Chaque fois que le sujet du financement pour les monastiques occidentaux (qui gèrent ces centres) était évoqué, il y avait un veto. J’ai trouvé cela très décourageant.

Je ne voulais pas passer les vingt prochaines années de ma vie à débattre de sujets que je trouvais extrêmement secs, ou rester retirée d’un monde en souffrance au bord de l’auto-destruction. Je voulais maintenir ma méditation et des pratiques contemplatives monastiques, mais aussi être impliquée dans le monde. Après tout, le Bouddha rencontrait des laïcs tous les jours, il allait dans les villages, et il n’avait pas de diplôme universitaire. Toutefois, il a fait l’éloge de la solitude, et si une personne a le mérite de passer sa vie en retraite, c’est probablement le mieux.

Je ne prétends pas être un grand maître ou dire aux autres la façon de vivre. Je suis une simple disciple du Bouddha, mais j’expose ici honnêtement le chemin que j’ai suivi et les choix que j’ai faits pour rester ordonnée et remplir mon aspiration de bodhisattva.

J’ai toujours été impressionnée par saint François d’Assise. J’adore les histoires de sa vie, son honnêteté, sa simplicité, et son engagement social. Peut-être qu’il était un peu extrême, mais il était certainement quelqu’un qui n’avait pas peur de suivre l’appel et la vérité de son propre cœur, même si cela signifiait qu’il serait un paria. Cela semble être le modèle des héros, des saints et des visionnaires. D’abord la société tente de les asservir, puis elle les critique, et puis elle les exile. Plus tard, elle les adore pour avoir accompli quelque chose de plus courageux, de plus inspirant, de plus spirituel, ou de plus vertueux que ce que la plupart des humains atteignent.

J’ai senti qu’il était important de préserver et de poursuivre l’ordination complète pour les femmes qui avait été originellement accordée par le Bouddha lui-même. Dans de nombreux pays où elle n’existe pas, les nonnes sont les servantes des moines, juste faire la cuisine et laver leurs vêtements. À un moment donné au cours de ces années, j’ai séjourné au Village des Pruniers en France. Les monastiques là m’ont accueilli comme une famille et ne m’ont pas demandé de payer, à la différence des centres tibétains. Ce fut un moment très spécial pour moi car j’ai beaucoup appris de Thich Nhat Hahn, qui a pratiquement inventé le bouddhisme «Socialement Engagé. » Après un temps merveilleux au Village des Pruniers où j’ai pris la pleine ordination de nonne (bhikshuni), je suis retournée en Inde.

Après un patchwork d’étude de plusieurs années, je me suis retrouvée avec un désir sincère d’une existence plus simple, méditative et appliquée au Dharma. Je ne voulais plus lire un exposé sur la compassion; je voulais la vivre. J’avais vu des choses vraiment terribles en Inde – un enfant de quatre mois vendu en esclavage et mourant en raison de l’apathie et de la cupidité, les femmes dans des nonneries moisies priant pour renaître en homme à côté d’un temple luxueux de moines, des nonnes réfugiées violées qui avaient quitté la robe par honte, les enfants avec des fers aux pieds obligés de mendier, des frères violant leurs sœurs et des enfants vendus par pauvreté et mourant de faim. Mais j’ai aussi vu une incroyable beauté, l’amour, l’altruisme, la bonté, et une communauté que je n’avais jamais vue dans mon propre pays.

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Je ne pouvais pas tourner le dos à toutes ces souffrances humaines. Elles m’ont changée. Comment pouvez-vous voir un cadavre sur le quai de la gare, puis continuer à ne rien faire pour aider les pauvres ? Cette personne est morte seule, sans amour, sans-abri. Comment pouvais-je ne rien faire? Quand j’étais à Bodhgaya, l’endroit où le Bouddha été illuminé, j’ai vu que la communauté bouddhiste internationale a construit – pour célébrer le site sacré du maître qu’ils adorent – des temples d’or de millions de dollars avec des clôtures de six pieds de haut, en fil de fer barbelé, pour les protéger de la pauvreté locale. L’écart entre les nantis et les démunis est vraiment choquante.

J’ai vu des jeunes filles à Bodhgaya qui étaient deux fois plus petites que des femmes occidentales, mariées à treize ans sans avoir le choix à un homme tout aussi pauvre et anaphabète, battues, soumises, et sans instruction. Elles ont environ sept enfants, passent leur vie dans une lutte animale pour survivre et meurent à quarante-cinq ans. Qu’est-ce que nous, descendants des disciples du Bouddha, faisons pour rembourser ce que ce grand homme a donné au monde ? Comme je pensais à cela, un Indien est venu vers moi et m’a demandé où il pourrait trouver des enseignements bouddhistes. C’est alors que j’ai découvert le mouvement ambedkarite, des gens de la communauté ex-«intouchables» qui ont été essentiellement des esclaves pendant des milliers d’années, forcés de faire les tâches les plus dégradantes, qui, depuis 1956 ont, avec le Dr Ambedkar, secoué le joug de l’esclavage et de la discrimination et se sont convertis au bouddhisme pour échapper à l’oppression du système des castes hindoues.

Quand je suis arrivée à Nagpur et que j’y ai rencontré les bouddhistes ambedkarites, j’ai trouvé un groupe de gens chaleureux, amical, et motivés, qui sont prêts à se battre et à se sortir de la pauvreté, c’était le paradis d’un bodhisattva. Depuis si longtemps en Australie et avec les Tibétains j’avais été exclue. Si j’avais essayé de vivre de la générosité que les bouddhistes dits traditionnels m’ont donné, je serais malheureusement morte à l’heure actuelle. Mais dans les bidonvilles de l’Inde, je suis reconnue et acceptée comme une monastique, et mes deux grandes passions – justice sociale et Dharma – vont ensemble.

20bodhicita-food ProgramNagpur est une ville d’environ trois millions d’habitants dans le centre de l’Inde. C’est petit selon les normes indiennes. C’est sale et industriel, mais la ville se développe rapidement dans une sorte d’optimisme. Aucun étranger n’y vient, car il n’y a rien à voir d’historique. Il fait 48 degrés Celsius en été, et il y a des bidonvilles dans un état épouvantable. La majorité des gens des bidonvilles sont tribaux ou dalits (anciens intouchables ou basse caste). Les gens dans les bidonvilles de Nagpur ne sont généralement pas des inadaptés sociaux, mais de simples villageois venus en ville à la recherche d’une vie meilleure.

Au début de mon séjour à Nagpur, je suis allé dans les maisons de beaucoup de gens pour recevoir généreusement de la nourriture (dana) et offrir des prières et des enseignements. Les Indiens adorent nourrir les gens et croire que leur maison est bénie si une personne religieuse y vient et y mange. Au fil des années, de nombreuses personnes ont essayé de « capturer » ma bénédiction. J’ai été touchée par la gentillesse des gens, mais j’ai commencé à voir que je ne contribuais pas vraiment à l’évolution des mentalités, ou à l’approfondissement de leur pratique du dharma, ou à la réduction de leur pauvreté. J’étais juste une curiosité et un symbole de prestige — un éléphant blanc. Les gens venaient au temple avec d’importants problèmes comme la malnutrition, les enfants mourants, handicapés, le chômage, la violence domestique, la dépression, la misère qui détruit l’âme, des troubles d’apprentissage, et l’alcoolisme. Ils voulaient des chants et un remède magique pour ces problème très importants. Comment pouvais-je tenir dans mes bras un enfant mourant d’une maladie curable et juste chanter ? Comment pouvais-je, en tant que nonne, voir les bouddhistes les plus pauvres du monde et ne rien faire? Certaines personnes m’ont dit que le travail social n’est pas le vrai travail d’un moine ou d’une nonne. Mais je voudrais demander comment les moines et les nonnes ne peuvent rien faire alors que le monde est dans un tel état.

Après un an et demi de séjour à Nagpur qui m’a permis de comprendre la communauté avec laquelle je travaillais, j’ai commencé, en consultation avec eux, à développer des projets d’action sociale. Fondamentalement, j’ai sélectionnée plusieurs questions clés pour eux : la qualité de leur emploi, la sécurité alimentaire, la santé, l’eau et l’éducation.

J’ai vu des gens mourir dans un hôpital public parce que le personnel (qui est peu payé) avait volé les réservoirs d’oxygène pour les vendre. Les femmes donnent naissance à deux par lit et subissent des césariennes inutiles parce que les médecins se font plus d’argent de cette façon. Des personnes atteintes de maladies incurables sont dépouillées de tout ce qu’elles possèdent et après on leur dit qu’elles ne peuvent pas être guéries. Les enseignants collectent les noms des enfants sur leurs registres et puis n’enseignent pas la soixantaine d’enfants qu’ils sont supposés avoir dans leur classe. Les enfants des bidonvilles qui ont été battus par leurs professeurs m’ont supplié d’ouvrir une école pour eux. En bref, la nécessité dépasse largement l’offre.

Nous sommes un organisme de bienfaisance local qui offre des cours gratuits aux enfants des bidonvilles ainsi que la nourriture pour les enfants souffrant de malnutrition ou d’insuffisance pondérale. Nous avons une aide à la formation pour l’emploi des femmes et nous amenons les gens pauvres à l’hôpital. Nous conseillons également des personnes (surtout des femmes) victimes de violence domestique.

La pensée que la moitié du monde vit avec moins de 1,25 dollar par jour et n’a pas une bonne éducation, de la nourriture ou de l’eau potable et que 80 pour cent des ressources de la planète est entre les mains de 2 pour cent de sa population, ou que quelqu’un dépense 1000 $ pour un sac à main alors que les gens meurent de faim me stupéfie. Je pense qu’il n’y a rien de mal pour les gens à être heureux ou à avoir une bonne vie, mais je pense que nous avons besoin d’un peu de perspective sur ce qu’est le vrai bonheur et la différence entre besoin et envie. Comment pouvons-nous être heureux quand 40.000 enfants meurent chaque jour à cause de la pauvreté ? Comment un homme peut-il être heureux quand sa femme a un oeil au beurre noir de sa main? Comment pouvons-nous engloutir de la nourriture et des ressources tandis que d’autres meurent de faim et puis dire que c’est leur propre malchance ou que c’est à cause de leurs gouvernements corrompus (quand ce sont souvent nos propres gouvernements corrompus qui leur ont vendus des armes ou qui ont instauré des dictatures)?

Je crois que le bonheur n’est pas une affaire personnelle; c’est une question commune. En fin de compte l’illumination est la seule fin à la souffrance. Mais si les estomacs des gens sont vides, ils ne peuvent pas atteindre leur potentiel humain pour l’illumination; ils ne peuvent que se battre comme des chiens. Les êtres humains ne devraient pas avoir à vivre de cette façon quand il y a assez pour nous tous.

À la Fondation Bodhicitta nous essayons d’aider les gens à atteindre leur potentiel humain et spirituel. Nous nous adressons à la souffrance globale – émotionnelle, physique et spirituelle, et nous essayons de « balayer la poussière » des émotions négatives et l’illusion pour révéler le « sans-mort », la totalité et le transcendant en chacun.

Cela a été mon chemin en tant que nonne. Qui sait où la route me mènera…

Ayya Yeshe Bodhicitta Bhiksuni

Source : blog de Sakyadhita – traduction Bouddhisme au féminin

En complément de l’article ci-dessus, Ayya Yeshe a répondu aimablement à une interview à Bouddhisme au féminin : lire ici

Une vidéo sur le travail de Sister Yeshe

Pour plus d’informations sur la façon d’aider, contactez moondakini@hotmail.com ou consultez la Fondation Bodhicitta.