Accueil Contributions et courrier Inventons d’autres façons d’être bikkhunis

Inventons d’autres façons d’être bikkhunis

PARTAGER

la-nonne-en-robe-safranLa tempête qui secoue le Théravada en Occident au sujet de l’ordination des bikkhunis (voir ici )met en évidence un attachement quasi fanatique de certains moines à « LA TRADITION » – ce qui leur permet de justifier leur immobilisme – comme si « LA TRADITION » était une fin en soi et que toute chose n’était pas impermanente, y compris le vinaya. Cette tempête est l’occasion d’une remise en question et montre bien la nécessité de faire preuve de créativité face au changement des sociétés et des conditions de vie.

Nous ne sommes plus dans l’Inde védique. Il est très intéressant de voir comment le christianisme a évolué sur ces questions. On sait combien l’Europe est déchristianisée, les vocations se font rares dans toutes les communautés religieuses, exceptées celles qui ont su trouver des formes répondant aux besoins de notre temps.
Pourquoi se fait-on religieuse ou nonne bouddhiste ? pour répondre à un appel. On est aidé par des conditions particulières qui permettent à chacune de se consacrer le mieux possible à sa vocation. Et le support de la communauté de celles qui ressentent le même appel est essentiel.

Des congrégations de soeurs chrétiennes (les Xavières par exemple) ont trouvé des manières de vivre ensemble tout en gagnant leur vie. Elles se retrouvent dans leur communauté le soir, partagent leurs ressources financières et spirituelles, prient et vivent ensemble. Elles suivent la règle de leur ordre.
Ce qui est intéressant dans la tradition chrétienne, c’est que tout au long de son histoire, des congrégations diverses sont apparues (et ont aussi disparues) pour répondre aux vocations des unes et des autres selon l’époque, les besoins, les pays.

Dans le zen, en Occident, les nonnes et les moines ne vivent pas forcément dans des monastères et travaillent à l’extérieur. Les préceptes sont l’équivalent de la régle chrétienne. Les bikkhunis qui se sentent appelées à la vie monastique dans le cadre du Théravada ont à inventer de nouvelles formes de pratique. La rigueur monastique est intérieure. La robe peut n’être qu’un simple uniforme et un support de toutes sortes de projections. Josyane